L'Ile Maurice : un paradis liberticide ?
Un collectif de citoyens et de
résidents mauriciens, s’interroge sur les dernières propositions de l’ICTA. Cette
autorité régulatrice gouvernementale veut s’arroger le droit de surveiller et
de monitorer les contenus des réseaux sociaux à l’Ile Maurice. Les propositions
de l’ICTA sont inquiétantes et porteuses des pires dérives, contre la liberté
d’expression et le respect de droits fondamentaux.
L'Ile Maurice prend un tournant
décisif dans le contrôle des réseaux sociaux et un virage consternant vers un
état autoritaire. En effet, un projet d’amendement de l'ICTA ACT est en cours
de préparation.
Les dispositions 11.1 et 11.3
permettraient au gouvernement de surveiller le contenu des réseaux sociaux :
« D’abord, contrairement à ce que dit l’ICTA, la communication avec des entités comme Facebook inclut des messages privés, par exemple les DM (Direct Messages) de Twitter. Ensuite, ajouter un nouveau composant (le « technical toolset ») revient à ajouter une cause supplémentaire de lenteur et de panne. Et l’expérience d’autres systèmes de détournement du trafic HTTPS à des fins de surveillance a montré que ces systèmes étaient souvent médiocres techniquement, car ils acceptent des certificats que le vrai logiciel client n’aurait pas accepté. Enfin, obliger les utilisateurs à ajouter le certificat du dispositif de surveillance est une mauvaise pratique, alors que l’amélioration si nécessaire de la sécurité Internet demanderait au contraire qu’on décourage les utilisateurs d’accepter de nouveaux certificats. » note Stéphane Bortzmeyer, expert en Web.
Ces dérives autoritaires et
liberticides ne sont pas une première. Depuis plusieurs années, le gouvernement
prend des mesures inquiétantes contre l’état de droit et la liberté
d’expression. Les classements de l’Institut V-DEM (8e/10) et
de Reporter Sans-Frontières en sont la triste illustration.
Le gouvernement Mauricien tente
de se dédouaner à travers une consultation publique menée jusqu’au 5 mai 2021,
dans un pays où l’expression d’une opinion contraire est de plus en plus
sujette à répression : fréquences de radios coupées, création
d’amendements visant à brider la liberté d’expression, arrestations arbitraires.
Neena Ramdenee, Docteur en
Pharmacie, Secrétaire Générale du Mouvement Patriotique
« Il n'y a pas de pays
démocratiques qui utilisent ces outils tyranniques pour contrôler les médias.
Ces amendements sont-ils pour
protéger le peuple, ou pour consolider le contrôle du Gouvernement sur ses
opposants qui le critiquent ouvertement ?
Il faut que le Gouvernement
arrête de nous prendre pour des canards boiteux et ravale cette proposition
indécente.
En conclusion, j'espère que
ces amendements ne seront pas présentés au parlement, le temple de notre
démocratie. Si c'est le cas, avec la tyrannie du nombre des députés de la
majorité et la tendance autocratique de notre gouvernement, les carottes sont
cuites. Adieu la liberté d'expression. »
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